Désormais, le 18 Juin est une date fatale pour l’immigration et le droit d’asile dans le monde entier. Les eurocrates du Parlement Européen viennent d’y adopter la "directive retour". Un retour sans appel au diktat de l’expulsion par 367 voix favorables, pour 206 voix hostiles et 109 abstentions. Sous le meilleur prétexte, naturellement, les convictions sont plus catégoriques que jamais pour le tout-expulsion et on se demande, à la réflexion, comment peut-on parler du demain devant tel ostracisme de masse, volontiers offensif et sans égard aux droits de l’homme. En effet, parmi les nouvelles dispositions les plus coercitives de cette directive, on note la prolongation de la durée de rétention à 18 mois pour « risque de fuite » ou refus d’expulsion, l’interdiction de retour pendant 5 ans après l’expulsion et les dispositions relatives aux mineurs non accompagnés. Autrement dit, l’échelle des valeurs européennes a pris une pirouette spectaculaire. Fini l’Etat passif-providence, la traditionnelle société d’assistance et le droit d’insertion…
Si les cris d’indignation se sont fait entendre du côté des pays d’Amérique latine, quoique parfois populiste comme pour Chavez, le paradoxe est à relever chez les africains, aucune réaction d’après que je sache, du moins du côté officiel marocain. Par conséquent, des milliers de marocains vont vivre sous l’épée de Damoclès, condamnés à déjouer cette « chasse à l’homme », avec toutes les séquelles que cela puisse induire.
L’immigration est un phénomène vieux comme le monde, une tradition humaine que toutes les sociétés ont vécue. C’est pourtant à partir de la tradition et non contre elle que les politiques peuvent être conduites avec succès. C’est aussi à partir de la tradition et non contre elle qu’une citoyenneté européenne pourra progressivement s’élaborer.
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